Vous êtes le mouvement spontané

Vous êtes le mouvement spontané

Question:

Merci pour tous vos partages, sur la PG et sur Youtube. J’ai lu avec grand intérêt votre réponse sur “quel est notre pouvoir de création”. Vous répondez souvent aux réponses, du point de vue de l’absolu, ce qui pourrait rendre déprimées pas mal de personnes,comme si la vie est une fatalité…Pourriez-vous préciser si on peut résumer ainsi, d’un point de vue moins absolu: Il n’y a personne au cœur de l’action= c’est notre Esprit qui se vit à travers notre personnalité humaine, esprit contenu dans la pure conscience unifiée et relié à la source divine. Est-ce exact? Lorsque nous vivons en tant qu’Esprit, relié au Grand Tout, ou pour le dire selon vos termes: lorsqu’il n’y a personne mais la vie elle-même qui se vit à travers nous, la vie pourrait-elle choisir ses expériences? Car il y a une infinité de futurs possibles (certes tout est déjà écrit, mais tout est réécrit à chaque instant n’est-ce pas?), donc la vie peut choisir d’expérimenter selon l’attention/l’intention du personnage? Vous pouvez changer le rôle du personnage Caroline si vous le souhaitez? Merci beaucoup pour votre réponse, très cordialement.

 .

Réponse:

Bonjour,

Pour un jour avoir eu le même, je comprends tout à fait votre point de vue quand vous dites que « cela pourrait déprimer… comme si la vie est une fatalité », mais ce n’est qu’un point de vue… et c’est celui du mental et de l’égo. Et j’aime à préciser que je parle d’égo simplement en tant que l’identification à la personne. Quant au mental, il n’est qu’une boîte à questions, idées et histoires en tout genre intimement relié à cette idée d’être une personne séparée et actrice. Donc, du point de vue de cette personne, de cet égo, effectivement, se dire qu’elle n’a aucun pouvoir de création c’est très difficile à entendre. Pour elle qui a toujours cru (parce qu’on l’a éduqué de cette façon) contrôler, créer, avoir des responsabilités, faire des choix, … C’est très dur et en effet, cela peut la faire déprimer et percevoir cette réalité comme une fatalité.

Par contre, du point de vue de notre vraie nature, cette absence de pouvoir est pure liberté. Et je suis certaine que vous pourriez aussi percevoir de ce point de vue.

Libérez-vous pendant quelques minutes seulement de ce désir de contrôle et de ces idées de fatalité et autorisez-vous à ressentir ce que serait vraiment cette vie. Imaginez qu’il n’y a que la vie comme seul chef d’orchestre et que vous (votre corps et votre mental) n’êtes finalement qu’un instrument programmé pour ne pouvoir jouer que les notes dictées par le chef d’orchestre et au moment où il l’indique. Bien sûr, les sons sortent bien de cet instrument, mais celui-ci n’a aucun pouvoir propre. Vous en tant que corps, n’êtes en fait que ce simple instrument programmé par vos conditionnements, et vous n’avez donc aucune responsabilité concernant les notes qui se jouent, aucun choix sur la prochaine note. Dans ce cas, aucune culpabilité non plus, aucun besoin de réflexion quant aux choix, aucun regret, … Et je ne vous demande pas de me croire, juste d’imaginer. Si pendant un seul moment, vous regardiez toute votre vie passée, toutes vos expériences, vos choix, vos actions, vos paroles, vos réussites, vos échecs,… et que vous vous disiez qu’en fait, rien n‘aurait pu être autrement parce que tout ceci n’avait rien à voir avec VOUS, mais que c’était simplement ce qui était programmé, prévu et que du coup, rien de ce qui arrive maintenant ou de ce qui arrivera demain ne sera de votre ressort. Plus besoin de buts ni de sens, plus d’attentes, plus d’objectifs, plus besoin de chercher quoi que ce soit puisque rien n’est atteignable par « vous ». Restez là un instant à ressentir et imaginer comment ça serait.

Peut-être y aurait-il un peu de tristesse et de déception, mais attendez un peu, laissez ça passer et regardez ce qui reste après ces émotions.

Dites-moi, que ressentez-vous ?

Normalement, si le mental et l’égo n’ont pas résisté et si vous avez vraiment pu vous laisser aller complètement à imaginer ceci, vous constaterez que de ce point de vue, c’est le repos complet, c’est léger et il n’y a plus que la PAIX. Cette paix, c’est notre véritable nature, c’est ce que nous sommes vraiment et l’éveil à cette vérité de ce que nous sommes peut survenir simplement quand l’idée d’être une personne séparée disparaît totalement. Mais cela doit aussi être plus qu’une croyance dans le fait que ceci soit vrai. Il faut que cela devienne une évidence et une expérience vivante.

Ceci n’est pas le point de vue de l’absolu, c’est le point de vue de la conscience. Et de ce point de vue cette vérité  n’est que liberté absolue de simplement être. Quel plaisir !

Pour ce qui en est de de vos questions, il n’existe pas plusieurs esprits contenus dans la pure conscience unifiée et relié à la source divine. Il n’y a que la source, que l’Unité. Vous n’êtes pas ce qui est contenu dans la Source, vous êtes la Source elle-même. Si vous vous voyez en tant qu’esprit contenu dans la source, votre vision est de nouveau séparée, vous vous identifiez de nouveau à une entité séparée de ce que vous êtes vraiment : la Source.

Vous êtes la vie elle-même et non ce qui est contenue dans ce monde. Votre vision est erronée parce que  vous croyez être un objet définit. Que vous vous définissiez en tant que corps, âme ou esprit ne change rien. Tant que vous croyez être quelque chose de finit et non d’infini, vous ne pourrez jamais approcher la vérité de votre vraie nature.

La vie n’a besoin de rien pour être. Elle n’a pas besoin de ce qui est contenu en elle. Si tous les êtres humains venaient à disparaître, la vie ne cesserait pas d’être. Si la terre-elle-même venait à disparaître, la vie ne cesserai toujours pas d’être. L’Univers est infini et la vie est partout et n’a besoin de rien pour être. Tant que vous pensez être autre chose que cette vie, alors vous vous séparez de la vie que vous êtes. Je sais que cela peut être difficile à appréhender par le mental, c’est normal. Le mental n’a pas la capacité de comprendre l’infini, cela ne fait pas partie de ses attributions.

Vous me demandez également si la peut choisir ses expériences. Je ne peux pas vous répondre par oui ou non. En fait, la notion de choix n’existe pas. Pour pouvoir choisir, il faut qu’il y ait une envie pour une chose plutôt qu’une autre, une idée de quelque chose qui serait mieux qu’autre chose, mais la vie ne fonctionne pas comme ça. La vie n’a aucune préférence pour quoi que ce soit, elle accueille tout. Quelle serait sa liberté s’il était question de choix meilleurs que d’autres. La vraie liberté est de pouvoir vivre toute expérience sans conditions. La vie est totalement libre. Elle est libre de se vivre en tant que tristesse et en tant que joie, elle est lire de se vivre dans la guerre comme dans la paix et elle est libre de goûter tant la frustration que la satisfaction. C’est ça la vraie liberté !

Il n’y a pas de notion de choix, les expériences émergent spontanément, sans but ni sens. Elles jaillissent, sans cause. En réalité, rien n’est écrit et rien ne se réécrit. Ce n’est qu’un mouvement spontané qui ne répond absolument pas aux intentions mentales du personnage. Ni vous ni moi ne pouvons changer quoi que ce soit ni au monde ni au personnage, mais cela ne veut pas dire que les rôles ne peuvent pas changer et que le monde ne peut pas changer. Mais s’ils changent, cela sera uniquement l’œuvre de ce mouvement spontané.

Bien sûr, croyant que vous êtes une personne pensante, « vous »croyez que c’est « vous » qui avez l’idée de changer et qui faites le nécessaire pour ça, mais en réalité, qu’avez-vous fait pour avoir cette idée ? Pouvez décider à l’instant d’avoir cette idée, d’avoir cette intention ?  Bien sûr que non. Tout ce que vous pouvez constater, c’est qu’une idée est arrivée et qu’elle fait son chemin, vous amenant à poser des actions. Vous n’avez rien fait du tout. Tout se fait tout seul.