L'humilité absolue

L'humilité absolue

Bonjour C.,

Merci pour ton mail. J’aime beaucoup ta franchise et ta sincérité, ce sont de superbes qualités pour regarder en profondeur ce qui est cru. Voici les réponses à tes questions:

Q: Bonjour, sauf votre respect, j’écoute et je me questionne, et dans l’espace du coeur je vous partage mon ressenti, votre Être est il vraiment dans l’Amour et dans le respect de la voie de chacun. Vous et Eric Baret avez la Connaissance de la Vérité et le reste de l’humanité depuis la nuit des temps est dans l’ignorance.

R: Je ne sais pas si cela va vous rassurer, mais nous sommes loin d’être deux. Il y a des milliers de gens (voire des centaines de milliers) de par le monde qui « s’éveillent » et qui partagent la même chose et ce n’est pas nouveau. Depuis la nuits des temps, ces vérités sont partagées tout autour du monde. Là où vous avez raison, c’est que la grande majorité des gens est dans l’ignorance, mais c’est très bien comme ça, c’est le jeu. Par contre, ni Eric, ni moi, ni personne ne détenient la vérité. L’éveil, c’est voir que l’individualité n’existe pas. Il n’y a que la conscience s’expérimentant elle-même à travers des milliards de formes. Si cela est vu, comment pourraient-on détenir une quelconque vérité. Il n’y a personne pour pouvoir faire ça !

Q: C’est également un discours très culpabilisant, je pense aux malades, aux victimes, aux réfugiés.

R: Justement, c’est un discours totalement déculpabilisant. S’il n’y a personne et que c’est simplement la conscience qui s’exprime à travers ces corps, qui pourrait bien être ou se sentir coupable de quoi que ce soit ? Ce qui arrive arrive, il n’y a pas d’auteur, donc personne pour être responsable, il n’y a que conscience de cela.

Q: J’ai connue il y a 10 ans une ” mort mystique ” et j’intègre très bien la notion du ” Tout est Un et Un est tout “.

R: Je ne remets pas du tout en question cette expérience, mais cela n’a été que l’expérience d’une individualité (vous) qui crois maintenant intégrer très bien cette notion. Quand il y a éveil, il n’y a plus quelqu’un qui peut faire l’expérience du UN ou qui peut intégrer une notion, il y a simplement la vision claire qu’il n’y a que le UN. Et il est vu que c’est ce que nous sommes, sans qu’il n’y ai plus personne pour le voir. La vraie mort se trouve là, c’est la mort de la croyance en l’individualité.

Q: Mais ne croyez-vous pas que pour se mettre au service de la vie, il faut de l’humilité ? Aller à la rencontre de la Vie (l’autre), l’embrasser et l’accueillir avec Amour ?

R: Il est impossible de se mettre au service de la vie, il n’y a personne pour pouvoir faire ça. Il n’y a que la vie. Elle traverse chaque corps et l’anime, c’est tout. Est-ce vraiment de l’humilité que de croire être quelqu’un qui puisse se mettre au service de la vie ? La plus grande humilité est celle de reconnaître que « je » n’existe pas. C’est l’effacement total de la personne qui est l’absolue humilité. Aller à la rencontre de l’autre (pour autant que l’autre existe), l’embrasser, l’accueillir avec amour, … Tout ça ne peut pas être fait par la personne puisqu’elle n’est pas. La vie le fait, mais personne ne peut le faire. La véritable rencontre, la véritable embrassade et l’accueilli véritable dans l’amour est avec vous-même, avec ce que vous êtes vraiment, avec la vie. Il ne s’agit que de ça.

Q: Votre photo, avec cette posture étudiée, votre site, votre livre et votre besoin de visibilité ne sont ils pas la marque du Je encore présent ?

R: Je ne sais pas de quelle photo vous parlez, mais aucune d’entre elles n’a une posture qui a été étudiée, ce sont toutes des photos faites en famille. Le site internet est un moyen de communication et de partage, le livre également. Je ne comprends pas ce que vous voulez dire pas « le besoin de visibilité »… Est-ce le fait que cette vérité se partage ouvertement qui vous dérange ? Pensez-vous plutôt que cela devrait rester secret ou caché ?

Quand il n’y a plus la croyance dans le fait d’être une individualité propre, cela ne signifie pas que le corps, les actions ou les paroles de la personne disparaissent. S’il n’y a jamais eu personne, alors qu’elle est même « ma » part d’action ? Tout ce qui survient est l’œuvre de la conscience et se joue en elle. Rien ne répond à un quelconque besoin puisqu’il est vu qu’il n’y a personne pour avoir le moindre besoin.

Maintenant, je comprends bien que du point de vue de « l’identité » se croyant encore séparée, tout continue à être vu comme étant l’action du « je » et donc répondant à des besoins ou à des buts. Dans la croyance de l’existence de manière individuelle, il est impossible de pouvoir reconnaître l’autre autrement que dans cette même individualité. Du coup, des tas d’idées sur comment cela devrait-être sans le « je » arrivent, mais ce ne sont que des idées qui n’ont rien à voir avec la vérité. De manière très claire, si le « je » n’existe pas, alors comment quoi que ce soit pourrait être marqué du « je ». Ce n’est pas chez Caroline que le « je » n’existe pas ou plus, la vérité c’est qu’il n’y a jamais eu de « je » pour personne et qu’il n’y en aura jamais. Ce qu’il peut y avoir, c’est seulement la croyance en ce « je ».

Q: Votre discours est valide dans un monastère mais pour la mère de famille en temps de guerre, sans le sous il me semble irréel. Je pourrais personnellement vivre en ne laissant que ce grand mouvement de vie s’exprimer mais pas tout le monde Merci pour votre réponse. Namasté

R: Je ne comprends pas pourquoi vous dites que le partage pourrait se faire dans un monastère mais pas pour la mère de famille en difficulté… Peut-être parce que vous croyez encore que vous devez vous sacrifier ou permettre à ce mouvement de vie de s’exprimer, mais la vérité est tout autre. Faites-vous quoi que ce soit pour être vivante ? La vie est déjà ce qui s’exprime à travers vous et à travers tous. Il n’y a absolument rien à faire pour ça, il s’agit seulement de le reconnaître.