Le problème c'est de croire qu'il y en a un!

Le problème c'est de croire qu'il y en a un!

Question:

Bonjour, (…) depuis une bonne quinzaine d’années, je suis devenu insomniaque chronique… Je sais que ma maison est sur des failles humides et contrairement à beaucoup, je ne pense pas qu’il y est des possibilités de s’y “soustraire”, hormis “l’évitement” (…) Depuis plusieurs années, je médite tous les jours et force est de constater que cela ne résout rien (je parle aussi de mes “mémoires” et entités) et qu’au contraire, malgré ma “résilience spirituelle” je “patine” un peu et donc votre avis m’intéresse… Merci.

Réponse:

Bonjour,

Je vous rejoins quand vous dites qu’il n’y a pas de possibilité à s’y soustraire et d’ailleurs, il n’y a pas de possibilité à se soustraire de quoi que ce soit ! Ni des insomnies, ni des mémoires, ni des entités ! Et c’est ce que vous êtes en train de constater… Il est impossible de résoudre quoi que ce soit, car c’est partir du principe que ce qui est là, ce qui se vit est un problème dont il faudrait se soustraire ou qu’il faudrait éviter. Le problème c’est simplement cette idée ! Si votre « travail spirituel » consiste en une pratique qui pourrait vous aider à résoudre ce que vous croyez être un problème, vous vous éloignez tout simplement de la vraie spiritualité. La liberté et la paix ne sont pas le résultat d’un travail qui aurait à soustraire toutes les choses et les expériences vous semblant être des problèmes. La liberté et la paix n’est que ce qu’il reste naturellement lorsque plus rien en vous ne prétend qu’il y ait un quelconque problème quelque part.

À travers les expériences que vous traversez actuellement, la Vie tente de vous aider à vous libérer de cette idée qui raconte que certaines choses sont des problèmes, et ceci, que vous le vouliez ou non d’ailleurs.

Vous êtes-vous déjà demandé vraiment, profondément si ce que vous considériez comme des problèmes en était vraiment ? Mais pour ça, il faut que vous vous vidiez complètement la tête de toutes vos histoires qui racontent comment et pourquoi cela arrive, de toutes vos idées, de toutes vos croyances, de toute votre mémoire, de tout ce qu’on put dire les autres, de tous vos jugements,… Bref, vous devez partir de rien, de zéro, la tête complètement vide et regarder les choses avec un regard vierge.

Une insomnie arrive et vous regardez… Qu’est-ce que c’est ? Oubliez même le mot « insomnie » et regardez juste les faits : le corps, apparemment, se réveille et ne cherche plus à dormir. Y-a-t-il un problème à cet instant précis ? C’est juste le constat d’un fait. C’est juste ce qui est en train d’arriver maintenant. Le corps sait sans doute ce qu’il a à faire et s’il ne dort plus c’est que c’est ce qu’il y a de mieux pour lui à cet instant. Si des idées viennent comme « je vais être fatigué demain » ou « c’est que quelque chose ne va pas » ou même « c’est à cause de telle type d’énergie dont je dois certainement me défaire », …  Ne les laissez pas entrer ! Chassez-les immédiatement ! Cet exercice nécessite que votre tête soit complètement vide et qu’aucune idée ne puisse intervenir. Ce n’est pas votre tête qui participe à cet exercice. Ensuite, regardez objectivement, sans attente, sans but, juste de manière totalement libre et ouverte et laissez émerger en vous ce qui fait que cette situation précise (faire une insomnie) est exactement ce qui doit être là maintenant. Si vous pouvez voir que ce qui est là maintenant (en l’occurrence cette insomnie) est exactement ce qui est sensé se produire à cet instant précis et de cette manière précise, si cette vérité se voit de façon évidente, celle-ci ne pourra plus jamais être vue comme un problème. Et cela ne signifie pas que vous vous êtes libérez du problème, ni que vous l’avez résolu ; cela signifie que vous réalisez que le problème n’a jamais existé à part sous forme d’une idée, d’une pensée.

Ce même exercice peut être fait avec tout ce que vous considérez être un problème. Si vous faites ça avec tout ce que croyez être un problème, d’ici quelque temps vous ne pourrez plus en voir un seul et cela n’aura été qu’un mauvais rêve…

Quand plus rien n’est vu comme un problème, il n’existe plus aucune recherche de solution, de libération ou de quoi que ce soit d’autre. Tant qu’il y a un désir en vous de résoudre, de réparer ou de guérir quelque chose, c’est qu’il y a encore une pensée qui raconte qu’il y a un problème et c’est une occasion de regarder attentivement pour découvrir la vérité.

Cela peut paraître difficile au début, et surtout pour des choses qui vous semblent plus importantes ou plus grave, mais il vous suffit de commencer avec de petites choses et puis vous verrez qu’il est possible d’étendre ça à tout.

Il y a quelques années, des insomnies récurrentes se présentaient dans mon sommeil et il était clair qu’elles étaient tout à fait nécessaires et adéquates. C’était les seuls moments où un espace de tranquillité, de silence et de paix était possible. À cette époque, le reste de la journée, il m’était impossible de prendre ce temps pour me détendre. Un énorme travail de lâcher prise d‘abandon a pu être réalisé durant ces heures nocturnes. Et étant reconnues pour ce qu’elles étaient vraiment, non plus des insomnies dans le sens péjoratif du terme, mais bien des moments de silence intérieur et de paix, elles étaient accueillies comme de vrais cadeaux. Et même la fatigue du lendemain était accueillie de la sorte, car cette fatigue me forçait à lâcher prise sur les activités journalières et elle était parfois si forte qu’elle m’empêchait de suivre les histoires mentales. Du coup, malgré les peurs et les résistances à lâcher prise cristallisées dans ce corps, il n’y avait plus assez d’énergie pour qu’elles puissent s’activer et elles ont fini par mourir. Il n’y avait aucune autre façon pour que cela puisse arriver, Caroline n’aurait rien pu faire pour que ces mémoires arrêtent de s’activer. La vie nous présente toujours ce qu’il y a de mieux pour nous et lorsqu’il est possible de le voir et de le reconnaître vraiment à chaque instant, il ne reste que de la joie, de la paix et de l’amour pour tout ce qui se présente.